« Si j’étais simplement curieuse, je pourrais difficilement dire à quelqu’un : « Je veux venir chez vous et vous parler et vous faire raconter l’histoire de votre vie ». Mais l’appareil photo est une sorte de passeport. Beaucoup de gens tiennent à ce que l’on s’intéresse à eux et ce moyen-là paraît raisonnable . » Diane Arbus.

Audacieuse, étrange, parfois dérangeante, l’œuvre photographique de Diane Arbus a révolutionné l’art de la photographie et continue d’exercer une influence majeure sur les jeunes générations. La première rétrospective consacrée à l’artiste en France, qui s’est tenue du 18 octobre 2011 au 5 février 2012, au musée du Jeu de Paume dévoilait l’oeuvre de cette artiste, « anthropologue » de l’Amérique des années 60. L’exposition révélait son véritable talent à rendre troublant ce qui paraît pourtant si familier et sa fascination pour les êtres stigmatisés par la société, hermaphrodites, forains et familles de la classe moyenne. Ne portant aucun jugement, Diane Arbus propose un témoignage d’autant plus puissant de la société américaine d’après-guerre. Aux limites du sublime et de la réalité, ses modèles d’un réalisme troublant interpellent et deviennent des icônes.

Pour (re)découvrir ses portraits mythiques réalisés au cours des quinze années de sa carrière, la réédition de l’excellente monographie de 1973, Diane Arbus, à la Martinière, est essentielle. Difficile de mettre la main sur cet ouvrage : la petite Belge l’a déniché dans le book shop très sélectif de Marc Jacobs. Une bonne raison d’y passer, de flâner place du Marché Saint Honoré…

BookMarc
17 place du Marché Saint Honoré
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